
Dans un contexte de transmission, la capacité d’une entreprise à maîtriser ses dépendances est un critère clé pour tout repreneur ou investisseur. Trop souvent, les dirigeants sous-estiment les répercussions que peuvent avoir des relations déséquilibrées avec certains clients stratégiques, des fournisseurs critiques, des collaborateurs clés ou une informatique trop personnalisée. Or, ces risques influencent directement la valorisation et la sécurité de la transaction.
Commencez par analyser la répartition du chiffre d’affaires. Une concentration excessive sur quelques clients peut fragiliser l’entreprise. Détectez aussi les clients ayant un poids politique, contractuel ou d’influence hors norme.
La même logique s’applique côté approvisionnement ou prestations externes : cartographiez les acteurs incontournables et les relations non substituables. Pensez aussi à la logistique, aux infrastructures critiques et à la maintenance logicielle ou matérielle.
Un ou deux experts qui détiennent des savoirs critiques, une équipe de direction où tout repose sur le fondateur ou chef d’orchestre... Ces situations doivent être identifiées précisément. Une absence soudaine ou un départ peut être dévastateur.
Le système d’information, les outils métiers ou le CRM sont-ils bien documentés, standardisés et transférables ? La dépendance à une technologie maison, à un intégrateur ou à une solution propriétaire peut limiter la cession ou faire baisser la valorisation. Attention également à la « clé USB » du dirigeant (process non formalisés, inventaire dans la tête, etc.).
Appuyez-vous sur une matrice de criticité pour évaluer à la fois la probabilité d’occurrence et l’impact économique ou opérationnel. Classez chaque dépendance selon sa gravité réelle et sa réversibilité. La cartographie doit être partagée avec le comité de direction et mise à jour à chaque évolution du contexte (négociation d’un nouveau contrat, innovation SI, départ d’un cadre...)
Pour chaque zone critique, fixez des « alertes faibles » mesurables (ex : part d’un client qui dépasse 20 % du CA, retard récurrent, salarié à risque). Cela permet de repérer rapidement les dérives et d’anticiper sa réaction.
Travailler à la diversification progressive du portefeuille clients est souvent plus rentable à long terme que de sécuriser la marge à court terme. Côté fournisseurs, développez des options alternatives ou des clauses de résilience dans vos contrats (stock tampon, 2nd fournisseur, clauses de service minimum, etc.).
Engagez dès que possible une démarche de documentation des processus, d’organisation de la montée en compétences des équipes et de limitation des situations monopoles internes. Ceci va de la fiche de poste renforcée à la mise en place de pairs, voire au recours à un management de transition pour accompagner la passation.
Standardisez, documentez et « externalisez » ce qui peut l’être sans prise de risque : bascule vers des outils SaaS reconnus, documentation partagée, procédures de sortie de crise claires. L’important est de rendre l’entreprise lisible et transférable.
Trop d’exhaustivité peut paralyser l’action et contribuer au syndrome du « tout est fragile donc rien n’est faisable ». L’objectif n’est pas d’atteindre le risque zéro, mais de montrer une démarche sérieuse, adaptée au secteur et à la taille de l’entreprise, et de donner confiance sur la capacité à corriger si besoin.
Pour fiabiliser la transmission de votre entreprise, l’analyse des risques liés aux dépendances n’est plus une option. Formaliser les zones critiques, mettre en place des indicateurs d’alerte et travailler la documentation interne renforce la valeur perçue par les acquéreurs comme les investisseurs. Adoptez une démarche pragmatique : ciblez l’essentiel, anticipez, mais sachez aussi assumer ce qui fait la singularité de votre entreprise. Pour approfondir les outils d’analyse des risques ou avancer sur la structuration de votre entreprise, retrouvez nos autres guides ou contactez Scale2Sell.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.