"On est différents" : 5 phrases types qui cachent une entreprise non structurée

"On est différents" : 5 phrases types qui cachent une entreprise non structurée
April 28, 2025

Dans les PME, il y a des phrases qu’on entend tout le temps. Des phrases anodines, presque sympathiques.
Mais qui, à y regarder de plus près, sont des signaux d’alerte déguisés.

Et la plus sournoise de toutes, c’est celle-ci :

“Chez nous c’est un peu particulier…”

Traduction : “On ne suit aucun process clair, tout repose sur les gens, et on espère que ça tienne encore un peu comme ça.”

Voici donc 5 phrases types à ne plus dire… ou à transformer en plan d’action structurant.

Phrase 1 : “On n’a pas de fiche de poste, mais chacun sait ce qu’il a à faire.”

Ce que ça cache :

Un système basé sur l’ancienneté, les automatismes… et la mémoire collective.
C’est fluide tant que personne ne part, ne change de poste, ou ne tombe malade.

Pourquoi c’est dangereux :

  • Aucune montée en compétence possible
  • Aucune délégation cadrée
  • Une dépendance totale aux individus

Ce qu’on peut faire à la place :

Créer des fiches de poste vivantes, simples, évolutives — pas pour cocher une case RH, mais pour clarifier les rôles et fluidifier les passages de relais.

Phrase 2 : “On n’a pas de process écrit, mais on se parle tout le temps.”

Ce que ça cache :

Une culture orale, très réactive… mais épuisante.
Tout repose sur des micro-discussions, des SMS à 22h et des réunions où personne ne prend de notes.

Pourquoi c’est dangereux :

  • Impossible de structurer une croissance
  • Aucune capitalisation sur l’expérience
  • Risque de chaos dès que l’équipe dépasse 10 personnes

Ce qu’on peut faire à la place :

Documenter 10 % des process qui génèrent 90 % du stress.
Oui, ça peut commencer par un Notion ou un Google Doc.

Phrase 3 : “On n’a pas vraiment de reporting, mais on voit tout passer.”

Ce que ça cache :

Un dirigeant en hyper-vigilance permanente, qui compense l’absence d’indicateurs par un contrôle permanent.

Pourquoi c’est dangereux :

  • Perte de temps
  • Fatigue cognitive
  • Aucune délégation possible

Ce qu’on peut faire à la place :

Mettre en place un tableau de bord simple, avec 5 à 10 indicateurs clés. Et apprendre à faire confiance à des chiffres fiables plutôt qu’à l’intuition permanente.

Phrase 4 : “Chez nous, l’outil c’est le cerveau.”

Ce que ça cache :

Un rejet (ou un oubli) total des outils collaboratifs, de la digitalisation et des automatisations de base.

Pourquoi c’est dangereux :

  • Double saisie
  • Infos perdues dans des mails
  • Dépendance à un ou deux cerveaux très musclés, mais fatigués

Ce qu’on peut faire à la place :

Choisir 3 outils adaptés au stade de l’entreprise : un pour le pilotage, un pour la gestion commerciale, un pour la communication interne. Et former l’équipe. Doucement, mais sérieusement.

Phrase 5 : “Oui, mais nous on est un peu différents…”

Ce que ça cache :

Un refus du changement habillé en culture d’entreprise.

Pourquoi c’est dangereux :

C’est l’alibi préféré pour ne jamais structurer. Et ce, jusqu’à ce qu’un collaborateur s’en aille, qu’un deal foire, ou que la cession échoue.

Ce qu’on peut faire à la place :

Remplacer la phrase par :

“Oui, on a notre façon de faire… mais on peut la structurer sans la dénaturer.”

Structurer, ce n’est pas normaliser.
C’est rendre les choses plus claires, plus transmissibles, plus pilotables.

À retenir :

Chaque “petite phrase” peut cacher une vraie fragilité.
Et ce ne sont pas des reproches : ce sont des points d’appui pour progresser.

Chez Scale2Sell, on aide les dirigeants à sortir du flou, sans perdre leur ADN. Parce qu’une entreprise bien structurée, c’est une entreprise :

  • plus agréable à vivre
  • plus solide à transmettre
  • et plus belle à valoriser

Allez plus loin, échangez avec un partner !

François
François
Viallon
Partner Stratégie

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.

Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.

Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.

François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.

François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.