
Le secteur du traitement de l’eau regroupe l’ensemble des technologies et services destinés à rendre l’eau utilisable pour les usages domestiques et industriels. En 2025, il représente environ 70 à 75 milliards USD, avec une projection vers 130–140 milliards USD à horizon 2034 (source : Grand View Research, Precedence Research, précision : estimation). La croissance moyenne annuelle (CAGR) s’établit entre 6 et 9 %, portée par la modernisation des réseaux, la rareté des ressources hydriques et les nouvelles exigences de qualité sanitaire.
Les zones les plus dynamiques sont l’Asie-Pacifique (urbanisation rapide, stress hydrique), le Moyen-Orient (dessalement) et les États-Unis/Europe (infrastructures vieillissantes et régulation PFAS). Le marché reste à fragmentation moyenne, dominé par Veolia, SUEZ et une constellation d’acteurs technologiques spécialisés dans les membranes, l’IA, la filtration et la désalinisation.
Le traitement de l’eau est une industrie vitale et en expansion structurelle, à l’intersection de la transition écologique, de la sécurité hydrique et de la souveraineté industrielle. Sa rentabilité dépendra de trois vecteurs : efficacité énergétique, innovation digitale et capacité à capter les financements publics-privés.
La valeur se déplace des infrastructures lourdes vers les solutions intégrées “smart water” : monitoring IoT, maintenance prédictive, gestion énergétique automatisée. Les marges croissantes seront concentrées dans la réutilisation industrielle et les technologies de traitement avancé (membranes, UV, oxydation avancée).
Les progrès rapides en IA, capteurs et jumeaux numériques permettent une réduction jusqu’à 20 % des coûts opérationnels du traitement (probabilité : élevée, impact : positif). Gagnants : intégrateurs digitaux (Veolia, PME IoT, Siemens). Perdants : équipementiers classiques non digitalisés.
Les tensions sur les chaînes d’approvisionnement en membranes et composants (Asie, guerre commerciale États‑Unis/Chine) ralentissent les projets (probabilité : moyenne, impact : négatif). Facteurs clés : rareté des membranes, volatilité énergétique, politique industrielle européenne.
Les attentes de durabilité, la crainte des polluants et la pression publique sur les PFAS forcent les investissements (probabilité : élevée, impact : positif). Dynamiques : montée des réglementations, exigence des consommateurs et municipalités, valorisation des actifs verts.
Le mouvement de consolidation est déjà engagé depuis 2021 (Veolia–SUEZ). Les déclencheurs principaux des prochaines fusions : pression réglementaire, standardisation technologique et besoin de taille critique. Les acteurs à la manœuvre seront les groupes intégrés européens, appuyés par des fonds infrastructure (Macquarie, IFM). Les cibles privilégiées : sociétés de traitement spécialisés, entreprises IoT, équipementiers de désalinisation.
Fort impact sur les marges des usines de dessalation (probabilité : élevée, impact : fort ; mitigation : recours aux énergies renouvelables et récupération énergétique).
Probabilité élevée, impact élevé ; augmentation des coûts de mise en conformité. Mitigation : anticiper standards EU/US, intégrer la traçabilité dans les procédés.
Probabilité moyenne, impact moyen ; dépendance aux composants asiatiques. Mitigation : fournisseurs multirégionaux.
Probabilité moyenne, impact moyen à fort ; atténuation par PPP et mécanismes de garantie multilatéraux.
Objectif : réduire coûts de maintenance et anticiper la demande. Impact : élevé, complexité : M, horizon : 2–3 ans. KPI : temps moyen de panne, coût total d’exploitation, efficacité énergétique.
Objectif : anticiper les standards UE/US. Impact : élevé, horizon : moyen. KPI : taux de conformité, nombre d’incidents réglementaires.
Objectif : abaisser l’intensité énergétique de 15–20 %. Complexité : L, horizon : long, KPI : consommation kWh/m³ traité.
Objectif : exploiter la donnée opérationnelle et prédictive. Impact : moyen, complexité : M, horizon : moyen. KPI : taux d’automatisation, ROI des plateformes IA.
Objectif : sécuriser parts de marché et marges via acquisitions ciblées. Impact : élevé, horizon : long, KPI : taux de croissance externe, ROIC post‑intégration.
D’ici 2029, la valeur du secteur du traitement de l’eau se déplacera vers les solutions numériques, modulaires et bas carbone, ancrées dans les besoins de durabilité et de résilience. Les leaders seront ceux qui sauront combiner infrastructure physique et intelligence digitale, tout en anticipant les normes environnementales. Pour les dirigeants et investisseurs, la décennie à venir exige une double agilité : financière (accès aux financements verts et PPP) et technologique (intégration IA, automatisation, jumeaux numériques). L’eau devient une ressource stratégique ; le secteur, une infrastructure critique de la souveraineté environnementale.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.