
Le secteur des Entreprises Générales du Bâtiment (EGB) représente en Europe un moteur critique de l’investissement productif et de la transition énergétique, avec environ 1 400 milliards € d’investissement total en construction en 2024 (source FIEC, « précision »: « estimation »). Après un rebond post-pandémique, le marché a affronté en 2024 une contraction de 2 % sur l’UE, concentrée dans le résidentiel, tandis que les activités d’infrastructure et de rénovation énergétique soutenaient partiellement les volumes.
La structure du marché reste marquée par une dualité :
Le marché reste à concentration moyenne, avec une fragmentation élevée sur le mid-market. Les leaders internationaux consolident autour de l’énergie, des infrastructures et des segments “verts” (data centers, PPP, réseau transport). Les PME, elles, survivent par la spécialisation régionale et la sous-traitance.
Le potentiel de création de valeur des EGB en Europe repose sur la montée en puissance de la rénovation énergétique et des infrastructures durables, deux flux soutenus par la politique européenne (EPBD révisée, Renovation Wave, NZIA). L’investisseur qui saura miser sur la digitalisation (BIM, off-site, IA de planification) et la maîtrise des risques opérationnels captera des marges structurellement plus élevées (EBIT moyen 5–7%, « précision »: « estimation »).
Les opportunités majeures se situent dans :
Probabilité : élevée | Impact sur la thèse : positif
L’accélération du BIM, de l’IA prédictive et de la robotisation des chantiers pourrait augmenter la productivité et réduire les marges de risque sur les plannings. Les vainqueurs seront les EGB adoptant les technologies rapidement ; les perdants, les acteurs traditionnels incapables d’upgrader leurs process.
Probabilité : moyenne | Impact sur la thèse : neutre
Les tensions commerciales, les politiques industrielles (NZIA) et la réallocation budgétaire publique peuvent ralentir certains programmes ou redistribuer le financement vers les infrastructures nationales. Les principaux déclencheurs sont : coûts énergétiques, guerres régionales, politiques budgétaires restrictives.
Probabilité : élevée | Impact sur la thèse : positif
Les attentes de durabilité et la pénurie de main-d’œuvre vont accélérer la mécanisation, la modularité et la formation continue. Les dynamiques culturelles clés : digitalisation du BTP, féminisation des métiers, culture de la sobriété énergétique.
Le mouvement de consolidation est stimulé par le besoin de taille critique, la digitalisation et la montée des exigences de conformité ESG. Les M&A devraient concerner surtout les PME spécialisées (rénovation, modulaire, ingénierie BIM).
Déclencheurs : volatilité du marché résidentiel, nouvel encadrement européen EPBD, financement vert. Les acteurs à la manœuvre : grands groupes (VINCI, STRABAG, Eiffage), fonds d’infrastructure et industriels souhaitant verticaliser la chaîne construction-énergie.
Probabilité : élevée | Impact : élevé | Mitigation : diversification du portefeuille et indexation systématique des contrats.
Probabilité : élevée | Impact : moyen | Mitigation : automatisation, politique de formation, attractivité métiers.
Probabilité : moyenne | Impact : moyen | Mitigation : clauses d’ajustement contractuelles, achats groupés.
Probabilité : moyenne | Impact : moyen | Mitigation : veille réglementaire et mutualisation des expertises ESG.
Probabilité : moyenne | Impact : positif | Mitigation : veille technologique, partenariats avec startups IA construction.
Objectif : réduire les écarts de coûts et délais. Impact : élevé | Horizon : moyen | Complexité : L | KPI : taux d’adoption BIM, coûts unitaires chantier.
Objectif : capter la demande EPBD 2030. Impact : élevé | Horizon : court | Complexité : M | KPI : part CA rénovation, rentabilité par segment.
Objectif : piloter le risque taux et cash-flow. Impact : moyen | Horizon : court | Complexité : M | KPI : DSCR, taux de commande financé.
Objectif : attirer les talents techniques. Impact : moyen | Horizon : moyen | Complexité : M | KPI : taux de rétention, nombre de formations certifiantes.
Objectif : mutualiser les compétences technologiques et géographiques. Impact : moyen | Horizon : long | Complexité : L | KPI : nombre de coentreprises, part du backlog partagé.
À l’horizon 2025–2026, la valeur dans le secteur des Entreprises générales du bâtiment se déplacera vers la maîtrise technologique (BIM, IA, préfabriqué) et la capacité à exploiter la vague de rénovation énergétique européenne. Les acteurs capables d’intégrer l’industrialisation, la digitalisation et l’ingénierie financière dans leur modèle seront les mieux positionnés pour stabiliser leurs marges malgré un environnement de coûts élevé. Les investisseurs devront cibler les groupes intermédiaires disposant d’un portefeuille équilibré entre infrastructures et services énergétiques, avec des valorisations soutenues par des carnets de commandes récurrents et une exposition limitée au résidentiel. Les dirigeants devront recentrer leur stratégie sur la performance durable, la montée en compétence et la transformation digitale pour conserver leur avantage concurrentiel dans une décennie de recomposition accélérée du BTP européen.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.