
Le secteur de la plasturgie représente un pilier de l’industrie française avec environ 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires selon Xerfi ({"precision":"estimation"}). Il regroupe des activités allant du moulage, de l’injection et de l’extrusion à la fabrication de pièces techniques et de solutions d’emballage. En Europe, la production a reculé de 7,6 % en 2023 avant de se stabiliser en 2024, et la part européenne dans la production mondiale chute autour de 12 % contre 28 % en 2006. La filière est en transition vers des modèles plus circulaires, sous l’effet des réglementations et du coût des intrants. Malgré ces tensions, le marché offre des opportunités de consolidation et de spécialisation dans les plastiques techniques, l’emballage innovant et le recyclage.
Pour un repreneur, le potentiel de création de valeur réside dans la modernisation opérationnelle, la montée en gamme et la digitalisation des procédés. Les barrières à l’entrée, liées aux investissements d’outillage, à la certification et aux relations clients, sont moyennes à fortes. En revanche, la structure fragmentée du marché favorise les reprises ciblées et les stratégies de build-up visant des économies d’échelle et une différenciation technique.
Les cibles typiques sont des PME réalisant entre 5 et 50 M€ de chiffre d’affaires ({"precision":"estimation"}), souvent dirigées par un fondateur en fin de parcours. Elles se distinguent par un savoir-faire technique (injection, extrusion, thermoformage) et une clientèle récurrente (automobile, emballage, bâtiment). Les motivations de cession incluent la retraite, le désengagement ou la recherche de partenaires pour modernisation. Les signaux positifs : un taux de marge stable malgré la volatilité des intrants, un parc machine modernisable et une culture qualité/méthodes. Les points d’attention : dépendance à un grand donneur d’ordre (>40 % du CA), dette technique accrue et sous-investissement digital.
L’audit doit couvrir : état des moules et outillages, niveau d’automatisation, coûts de matière et d’énergie, dépendance fournisseurs, conformité ESG. Risques : passifs cachés liés aux déchets industriels ou aux engagements de recyclage. Temps incompressible : 4 à 6 mois pour la due diligence complète.
Le schéma type de financement d’une reprise de plasturgie combine un LBO classique (apport 30–35 %), un crédit bancaire et des instruments publics (Bpifrance Prêt Transmission, Garantie Transmission, France 2030 – Recyclage des plastiques). Les montants cibles s’indexent sur des multiples de 5 à 7x l’EBITDA ({"precision":"estimation"}), avec une marge opérationnelle moyenne de 7–10 %.
À négocier : la clause d’earn-out sur volume d’affaires post-rachat, la transmission technique (connaissance des moules/clients) et les engagements environnementaux. Vigilance : dette énergétique et contrat d’approvisionnement long terme. Le closing doit être précédé d’un plan de communication interne et d’un plan 100 jours validé avec le cédant et les partenaires financiers.
Sécuriser la trésorerie, stabiliser les équipes clés et préserver la continuité client. Première priorité : établir la confiance avec les donneurs d’ordre et identifier rapidement les gains rapides (Quick Wins) : optimisation des flux, énergie, maintenance préventive.
Désorganisation post-rachat, départs clés, perte de clients sensibles et surcoûts d’intégration logicielle.
L’essor de l’IA industrielle et du jumeau numérique dans l’optimisation des lignes et des outillages est hautement probable. Impact : positif, car elle réduit la maintenance et améliore la qualité.
La relocalisation partielle de la production européenne et les tensions d’approvisionnement Asie/EU imposent une stratégie locale d’énergie et de matière recyclée. Probabilité : moyenne. Impact : positif pour les acteurs agiles.
Pression réglementaire croissante sur la circularité et l’usage unique. Probabilité : élevée. Impact : positif pour les acteurs positionnés sur l’économie circulaire et négatif pour les modèles non adaptés.
Probabilité : élevée, impact : élevé. Mitigation : anticiper la conformité via un responsable QSE dédié et subventions recyclage France 2030.
Probabilité : moyenne, impact : élevé. Mitigation : diversification du portefeuille et création d’offres pour PME régionales.
Probabilité : élevée, impact : moyen. Mitigation : approvisionnements groupés, contrats longue durée et économie d’énergie.
Objectif : robotiser les lignes et standardiser la data usine. Impact : élevé, horizon : moyen, complexité : L, KPI : productivité/opérateur, taux de rebut, TRS.
Objectif : intégrer 30 % de matières recyclées. Impact attendu : élevé, horizon : long, complexité : M, KPI : taux matière recyclée, bilan carbone.
Objectif : réduire la dépendance à un secteur. Impact : moyen, horizon : moyen, complexité : M, KPI : part CA par client >20 % max.
Objectif : structurer un comité de pilotage post-reprise. Impact : moyen, horizon : court, complexité : S, KPI : taux d’engagement, turnover.
Objectif : acquisitions régionales complémentaires. Impact : élevé, horizon : long, complexité : L, KPI : EBITDA consolidé, synergies achats.
À horizon 2029–2031, la plasturgie française se repositionnera sur des bases plus technologiques, automatisées et circulaires. La valeur se déplacera vers les pièces techniques, le recyclage et l’ingénierie de process. Pour réussir durablement, le repreneur devra sécuriser son accès à la matière recyclée, digitaliser la production et bâtir un portefeuille clients diversifié et résilient. La clé : une trajectoire claire combinant efficience industrielle, durabilité et consolidation ciblée.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.