
Le secteur du traitement des déchets repose sur l’ensemble des activités de collecte, tri, valorisation et élimination, couvrant les flux municipaux, industriels et électroniques. En 2024, le marché mondial était estimé entre 1,4 et 1,5 trillion USD, avec une croissance projetée de 5–6% CAGR jusqu’en 2033 ("precision": "estimation"). En Europe, le marché avoisinait 414 Md USD en 2024 et devrait dépasser 470 Md USD d’ici 2030, soutenu par la stratégie de l’économie circulaire et le renforcement de la valorisation énergétique.
La dynamique européenne se distingue par :
Les leaders du marché sont dominés par Veolia Environnement, SUEZ (partiellement intégrée au groupe Veolia), Waste Management Inc. et Republic Services. Ils cohabitent avec des opérateurs régionaux spécialisés dans le tri, la récupération de matériaux industriels ou le recyclage chimique. La concentration est moyenne mais le mouvement de consolidation est actif, notamment autour des acteurs de la valorisation énergétique et du recyclage plastique avancé.
Le traitement des déchets n’est plus un simple service public : il devient une industrie de matériaux secondaires, soutenue par la raréfaction des ressources et les régulations environnementales. La valeur se déplace vers les acteurs capables de convertir les déchets en ressources par des procédés technologiquement avancés et bas carbone.
Probabilité : élevée | Impact sur la thèse : positif
L’intégration de l’IA, de la robotique et du tri optique intelligent dans les chaînes de tri permet une réduction de coûts de 20–30% et une amélioration des taux de valorisation. Les gagnants seront les opérateurs disposant d’actifs numériques et industriels connectés. Les perdants : les collecteurs traditionnels à faible intensité technologique.
Probabilité : moyenne | Impact : neutre à légèrement négatif
Les tensions commerciales et les variations du coût de l’énergie peuvent ralentir les investissements. Facteurs déclencheurs : fragmentation des chaînes logistiques, coût du gaz européen, pression carbone. Ces éléments accélèrent cependant la relocalisation des infrastructures de traitement.
Probabilité : élevée | Impact sur la thèse : positif
L’évolution des comportements de consommation, la pression ESG et l’exigence de circularité des grands donneurs d’ordre poussent les entreprises à s’inscrire dans des modèles de recyclage intégral. Dynamiques dominantes : montée de la conscience climatique, taxation du carbone, durabilité réglementaire.
Hypothèse : la consolidation s’accélère d’ici 2028, tirée par la recherche de seuils critiques technologiques et financiers.
Déclencheurs : pression réglementaire, besoin d’accès au feedstock, coûts d’investissement lourds. Acteurs à la manœuvre : Veolia, SUEZ, WM, fonds d’infrastructure (Macquarie, Ardian) et conglomérats énergétiques (TotalEnergies, Engie). Cibles privilégiées : PME de tri, recyclage local et recyclage chimique.
Probabilité : élevée | Impact : moyen
La révision du cadre européen impose des obligations de résultat accrues. Mitigation : veille réglementaire et lobbying sectoriel coordonné.
Probabilité : moyenne | Impact : élevé
Les coûts d’électricité impactent la rentabilité des sites. Mitigation : contrats longs et recours à l’énergie renouvelable.
Probabilité : moyenne | Impact : élevé
Fluctuation de la qualité et volume du flux recyclable. Mitigation : digitalisation de la collecte et contrats d’approvisionnement.
Probabilité : moyenne | Impact : moyen
Toute rupture (ex : recyclage chimique non rentable) peut invalider certains modèles. Mitigation : portefeuilles diversifiés et pilote de performance.
Objectif : optimiser les coûts de tri et traçabilité ; Impact : élevé ; Complexité : L ; Horizon : 2–3 ans ; KPI : coût unitaire de tri, taux de valorisation, uptime des flux IA.
Objectif : réduire le coût d’exploitation via autoproduction ; Impact : élevé ; Complexité : M ; Horizon : moyen terme ; KPI : ratio énergie produite/consommée, marge opérationnelle.
Objectif : sécuriser les flux de matières ; Impact : moyen ; Complexité : M ; Horizon : court terme ; KPI : part de contrats d’approvisionnement long terme.
Objectif : stimuler les marges futures ; Impact : moyen ; Complexité : L ; Horizon : long ; KPI : % CAPEX pour innovation, rendement technologique.
Objectif : renforcer la conformité et l’image de durabilité ; Impact : élevé ; Complexité : S ; Horizon : court ; KPI : notation ESG, conformité taxonomie UE.
À horizon 2026–2030, le secteur du traitement des déchets évoluera vers un modèle industriel intégré, combinant valorisation énergétique, numérique et chimique. La valeur migrera vers les acteurs capables de maîtriser les flux à 360°, de gérer les données des déchets et d’en extraire des matériaux à haute valeur. Les investisseurs devront anticiper une intensification de la consolidation et une sélection sévère des technologies rentables. Les dirigeants devront, eux, piloter la compétitivité énergétique, la digitalisation et les alliances industrielles pour capter durablement la croissance circulaire.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.