Mettre en place un Growth Board efficace : Mode d’emploi pour booster la gouvernance des PME et ETI

Mettre en place un Growth Board efficace : Mode d’emploi pour booster la gouvernance des PME et ETI
October 25, 2025

Pourquoi structurer un Growth Board dans une PME ou ETI ?

La gouvernance reste trop souvent cantonnée à un exercice formel ou distant dans les PME et ETI. Pourtant, une nouvelle génération d’organes de pilotage comme le Growth Board permet de réconcilier vision stratégique, accélération opérationnelle et création de valeur. Mais encore faut-il comprendre ses missions réelles : quelles responsabilités attribuer ? Comment l’intégrer dans le quotidien sans alourdir les process ? Le Growth Board devient alors un levier pour maximiser la réactivité, l’innovation et l’attractivité de l’entreprise, notamment en vue d’une cession ou d’une levée de fonds.

Définir les missions du Growth Board : cadrer sans rigidifier

A. Qu’attendre d’un Growth Board ?

Au cœur du dispositif, le Growth Board doit remplir plusieurs fonctions :

  • Challenger la stratégie et l’exécution : Valider les priorités, arbitrer les projets critiques, vérifier la cohérence entre ambitions et ressources.
  • Superviser la performance du business : Mettre l’accent sur les indicateurs d’activité, de croissance et de rentabilité clés.
  • Anticiper les inflexions de marché et les risques : Remonter des signaux faibles, proposer des solutions correctives.
  • Soutenir le dirigeant et professionnaliser l’organisation : Limiter la solitude, accompagner les transitions, préparer la transmission ou l’entrée d’investisseurs.

B. Dangers d’un Growth Board mal pensé

Certains Growth Boards dérivent vite en réunion de plus, en comité consultatif sans influence ou en duplicata du comité de direction. L’absence de posture critique, la confusion des rôles ou l’absence de pilotage objectif en font un simple gadget, voire un facteur de ralentissement. Évitez également l’excès de contrôle, contre-productif dans des organisations agiles.

Composer son Growth Board : l’art du dosage

A. Critères de sélection des membres

Un Growth Board performant mêle :

  • Compétences complémentaires (stratégie, commercial, finance, tech, RH, etc.)
  • Regards internes (direction, management clé) et externes (experts sectoriels, investisseurs, mentors, coachs)
  • Equilibre entre proximité avec l’opérationnel et distance critique
  • Diversité des profils et expérience de la croissance ou de la transformation

B. Erreurs fréquentes

Souvent, la sur-représentation des profils internes réduit le recul stratégique. À l’inverse, trop d’externes déconnectent le Board de la réalité terrain. Attention également aux membres clonés (mêmes parcours, mêmes réseaux), à l’effet “cercle fermé”, et à l’absence de renouvellement.

Rituels, cadence et outils pour un pilotage efficace

A. Les rituels à instaurer

La régularité, la préparation et la restitution des Growth Boards font toute la différence :

  • Fréquence : rythmes mensuels/trimestriels selon la maturité de l’entreprise
  • Ordre du jour structuré : analyse des KPIs, suivi plan d’action, “points chauds” à traiter, table-ronde sur opportunités & risques
  • Restitution des décisions, gestion des plans d’action précis (notamment sur les axes majeurs de croissance ou de transformation)
  • Feedback systématique : prise de recul, bilan d’impact à intervalles réguliers

B. Outils collaboratifs et supports à privilégier

  • Dashboard de pilotage partagé (avec accès sécurisé)
  • Outils de gestion de projet/action (Asana, Monday, Notion, etc.)
  • Documentation centralisée et accessible (comptes-rendus, plan d’actions, datas stratégiques)
  • Solutions participatives pour recueillir feedback et signaux faibles

A l’inverse, trop d’outils déconnectés ou dépassés, une information non hiérarchisée ou la dispersion des supports génèrent de la confusion et nuisent à la prise de décision.

Les bons KPIs et indicateurs-clés à suivre

A. Construire un socle commun de suivi

  • Indicateurs de croissance : évolution CA, nouveaux clients, parts de marché
  • Indicateurs de profitabilité/efficience : EBITDA, marges, cash flow, taux de transformation projet
  • Indicateurs d’attractivité : satisfaction clients/NPS, engagement collaborateurs, rotation RH
  • Indicateurs de pilotage stratégique : avancée des chantiers prioritaires, innovation, risques majeurs

L’essentiel : limiter le nombre d’indicateurs (10 à 15 max.), privilégier la lecture dynamique, et adapter le reporting à la phase de l’entreprise (préparation de la cession, hyper-croissance, etc.).

Retours d’expérience et facteurs clés de réussite

A. Enseignements issus de la pratique

  • Le Growth Board doit rester un lieu d’intelligence collective, non une chambre d’enregistrement ou un tribunal.
  • Il tire sa pertinence de la qualité de l’animation, de la préparation et de l’implication réelle des membres – pas du simple affichage.
  • La gouvernance ne peut se réduire à un process : elle sert de catalyseur de croissance si elle reste à la fois exigeante, apprenante, et à l’écoute des signaux faibles.
  • L’importance d’aligner la gouvernance sur la stratégie à 3-5 ans ET sur les priorités tactiques à court terme, surtout avant une opération (cession, levée, passage de relais).

L’erreur majeure ? Imposer un Growth Board sans en adapter les leviers culturels et sans pédagogie auprès des équipes dirigeantes.

À retenir :

En structurant un Growth Board adapté à sa taille et ses enjeux, une PME ou ETI transforme la gouvernance en accélérateur de performance, d’innovation et de valeur à moyen terme. Ce mode d’emploi doit être pensé comme un cadre vivant : savoir composer le bon Board, instaurer les bons rituels, piloter avec méthode et indicateurs éclairants, sans oublier l’indispensable adaptation culturelle. C’est ainsi que la gouvernance devient un vrai levier pour maximiser la valorisation et la résilience, bien au-delà de la conformité ou du suivi formel. Pour aller plus loin, explorez nos autres guides pratiques ou contactez-nous pour vous accompagner dans la mise en place d’un Growth Board sur-mesure.

Allez plus loin, échangez avec un partner !

François
Viallon
Partner Stratégie

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.

Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.

Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.

François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.

François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine
Montel
Partner Finance

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.

Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.

Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.

Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.

Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

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