Dans un contexte où la transparence, la fiabilité et l’agilité des informations deviennent des critères majeurs pour les acquéreurs, la gestion de la donnée bascule au premier plan des enjeux de cession d’entreprise. Les entreprises qui maîtrisent leurs données, de l’exploitation opérationnelle à la formalisation stratégique, dégagent une confiance qui se traduit directement en valorisation. À l’inverse, les sociétés dont la donnée est dispersée, incomplète ou non sécurisée font naître des doutes… et des décotes potentielles.
La plupart des PME et ETI sous-estiment leur capital data. Or, bien exploité, il offre des leviers : preuve de performance, traçabilité, anticipation des risques, pilotage des synergies post-cession.
Il ne s’agit pas seulement d’outillage technologique, mais bien de culture et de gouvernance : d’où l’intérêt de mettre en place un ‘data management board’.
Le premier écueil est l’approche désincarnée ou purement « technique » de la gestion de la donnée. Un board data doit s’organiser autour de personnes : référents métiers, responsables IT, direction financière, représentants opérationnels et… le dirigeant ou un membre du codir. Leur mission ? Porter collectivement la vision data.
Piège classique : croire qu’il faut tout structurer d’un coup. On peut démarrer sur un périmètre restreint (par exemple, la data commerciale et financière) puis élargir au fil des succès.
Avant toute démarche ambitieuse, il est indispensable de dresser une cartographie des principales sources et typologies de données de l’entreprise. Répondre aux questions suivantes permet d’aligner les actions sur les attentes des futurs acquéreurs :
L’erreur fréquente ? Accumuler l’information sans se poser la question de sa fiabilité, de sa continuité dans le temps, ni de sa pertinence business.
Le data management board n’a de sens que s’il permet de diffuser des KPIs fiables, partagés par les décideurs, et conçus pour répondre à la fois aux besoins de gestion internes… et à la due diligence d’un acquéreur. Quelques principes :
Négliger l’ajustement des indicateurs au moment de la préparation à la cession génère deux risques majeurs : incompréhension avec l’acquéreur et difficulté à justifier des écarts ou « trous » dans la data room.
En vente, la data n’est pas qu’un actif : c’est aussi une démonstration de la maturité managériale de l’entreprise.
Se préoccuper de gouvernance, anticiper la consolidation de la documentation (tableaux de bord, historiques, preuves d’antériorité, protocoles de sécurité…) change radicalement le regard porté sur votre entreprise lors de la due diligence.
Méfiance néanmoins du côté dogmatique : il n’y a pas de ‘modèle idéal’ de gouvernance data. Le board doit coller à la réalité opérationnelle et évoluer selon la culture de l’organisation – pas l’inverse.
En préparation d’une cession ou réorganisation, il est utile d’identifier :
Ces signaux faibles traduisent une gouvernance data plus cosmétique que réelle, situation qui finit toujours par éclater au moment de la transaction.
Formaliser des processus data solides permet de fiabiliser le transfert d’information et de mitiger les risques : définition des accès, mises à jour, protocoles de sauvegarde, fiches de process simplifiées.
L’acquisition d’outils doit découler des usages – jamais l’inverse. Nombre de PME investissent à contretemps ou sur des outils trop complexes. Partez d’un audit de vos besoins métiers et privilégiez l’évolutivité (outils cloud, dashboards, solutions no-code ou low-code…).
La gouvernance data performante s’appuie sur une adhésion large. Formez à la lecture et l’interprétation des indicateurs, responsabilisez chaque niveau hiérarchique sur la fiabilité des datas produites. La valeur data est collective, pas réservée à une élite tech ou financière.
Pour maximiser la valeur perçue par un acquéreur, la capacité à piloter la donnée n’est plus une option : c’est un marqueur de maturité et de résilience organisationnelle. construire un data management board adapté, documenter vos process, et embarquer vos équipes sont les piliers pour une entreprise plus attractive et transmissible. Prendre ce virage dès aujourd’hui vous permettra d’anticiper les exigences d’une vente… ou tout simplement de fiabiliser la gestion de votre entreprise.
N’hésitez pas à vous interroger : votre dispositif data est-il aligné avec vos ambitions de valorisation ? Et que pourriez-vous mettre en œuvre dès demain pour franchir un cap ?
François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.