
Le secteur des Entreprises générales du bâtiment (EGB) en France regroupe près de 440 000 entreprises en 2024 pour un chiffre d’affaires de 208 milliards d’euros. Il s’agit d’un marché hautement fragmenté mais structurant pour l’économie réelle, employant environ 1,75 million d’actifs. Les grandes entreprises comme Vinci, Bouygues et Eiffage coexistent avec une multitude de PME régionales. Cette fragmentation crée un terrain favorable pour la consolidation et les projets de build-up régionaux.
Le secteur est sensible aux cycles économiques et au financement du logement, avec des marges sous pression du fait du coût des matériaux et de la main-d’œuvre. Néanmoins, la rénovation énergétique et la reconversion urbaine constituent des catalyseurs majeurs. Les politiques publiques (France 2030, MaPrimeRénov’) soutiennent cette tendance.
Pour un repreneur, ce secteur offre une forte visibilité des flux, mais requiert une analyse rigoureuse des marges et du carnet d’affaires. C’est un secteur d’opportunités à condition de maîtriser la culture chantier et la gestion du cash.
Les cibles les plus attractives sont les PME entre 30 et 250 salariés disposant d’un ancrage régional fort et d’un portefeuille client récurrent. Les ventes sont souvent motivées par des départs à la retraite, la fatigue managériale ou le besoin de transmission dans des entreprises familiales.
Une due diligence approfondie doit inclure la revue des chantiers en cours, des obligations réglementaires et de la performance par segment. Les valorisations typiques se situent entre 4x et 6x l’EBITDA {"precision":"estimation"}, ajustées selon la qualité du portefeuille client et la valorisation immobilière.
L’audit doit couvrir cinq axes : stratégie commerciale, performance par chantier, conformité réglementaire, risques sociaux et passifs financiers. Les principaux risques concernent la sous-estimation des provisions chantier et les créances clients longues.
Les schémas de financement privilégiés incluent le LBO à levier modéré (2,5x–3,5x EBITDA), les earn-outs indexés sur la marge chantier et les crédits vendeurs pour préserver le cash-flow. Bpifrance (Prêt Transmission) et les fonds régionaux peuvent compléter les apports en quasi-fonds propres.
Le closing doit s’appuyer sur des garanties actives : attestation de fiscalité chantier, vérification des garanties décennales et clauses de passif au titre des réserves sur projets terminés. Les contreparties non financières (accompagnement du dirigeant, transition d’équipe) sont souvent clé pour fluidifier la reprise.
Perte de confiance clients, fuite des équipes, problèmes de conformité réglementaire (sécurité, assurances, délais).
Ces leviers permettent d’améliorer les marges et la valorisation à 3–5 ans de 20 à 40 % {"precision":"estimation"}.
La généralisation du BIM, de la préfabrication et de l’automatisation des chantiers accroît la productivité et réduit les délais. Probabilité : élevée. Impact : positif sur les valorisations des entreprises digitalisées.
Les tensions sur les matériaux (Europe de l’Est, logistique maritime) peuvent perturber les approvisionnements. Probabilité : moyenne. Impact : négatif sur la marge à court terme, positif pour les acteurs bien intégrés localement.
La pression sociétale vers la rénovation énergétique et les normes environnementales européennes (directive EPBD) stimule la demande. Probabilité : élevée. Impact : positif sur la reprise d’acteurs qualifiés RGE et sur les segments durables.
Probabilité : élevée / Impact : élevé.
Mitigation : revaloriser les contrats chantier, indexer sur coûts matières, digitaliser le pilotage budgétaire.
Probabilité : moyenne / Impact : élevé.
Mitigation : diversifier les contrats B2B privés.
Probabilité : élevée / Impact : moyen.
Mitigation : plans de formation interne, alliances avec écoles techniques.
Probabilité : moyenne / Impact : élevé.
Mitigation : calibrer le levier <3,5x EBITDA et préserver le fonds de roulement.
Le marché des Entreprises générales du bâtiment s’oriente vers une phase de recomposition où la rénovation énergétique et la digitalisation seront les principaux gisements de valeur. D’ici 2030, la consolidation régionale et la modernisation technologique devraient transformer la structure du secteur. Le repreneur gagnant sera celui qui alliera rigueur financière, innovation opérationnelle et ancrage territorial fort, transformant une entreprise artisanale en acteur intégré et rentable.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.