Les indicateurs pour piloter efficacement une imprimerie

Les indicateurs pour piloter efficacement une imprimerie
May 4, 2025

Pour un dirigeant d’imprimerie, les KPI ne sont plus seulement des outils de pilotage : ce sont des éléments clés de valorisation, de réduction du risque perçu par un acquéreur et de démonstration de maturité opérationnelle. Dans un marché en transition technologique et en consolidation, les indicateurs ci‑dessous permettent de rendre l’activité lisible, prédictible et attractive lors d’une cession.

Taux d’utilisation des machines : le révélateur du besoin réel en CAPEX

Un taux d’utilisation maîtrisé montre une exploitation optimale du parc machines, un point critique pour les repreneurs qui évaluent le risque d’investissements lourds. Un taux faible renvoie l’image d’un outil sous‑optimisé ou obsolète, ce qui pèse mécaniquement sur la valorisation.

  • Réduire les arrêts via maintenance préventive
  • Standardiser les formats pour limiter les changements
  • Appuyer la stratégie d’investissement lors des négociations

Taux de gâche matière : un indicateur direct de maîtrise industrielle

Dans un contexte de pression concurrentielle, la réduction de la gâche est un levier majeur de marge. Un repreneur l’examine comme proxy de la discipline opérationnelle, de la qualité du calage et du niveau de formation interne.

  • Optimiser les réglages prépresse/postpresse
  • Accélérer la transition vers le numérique pour réduire les pertes
  • Appuyer la négociation fournisseurs grâce à un suivi précis

Coût de revient par lot : base de la fiabilité financière

Un coût de revient exact rassure les investisseurs sur la solidité du pricing et l’absence de dérive de marge. C’est l’un des KPI les plus utilisés lors des audits d’acquisition.

  • Identifier les clients ou produits destructeurs de marge
  • Adapter la gamme aux capacités machines réelles
  • Aligner prix, temps machine et consommation matière

Délais de production : la ligne de fracture entre rentabilité et risque client

Les écarts entre délais contractuels et réalisés influencent directement la fidélité client et la perception du risque commercial. Les acteurs du M&A y voient un indicateur de maturité organisationnelle.

  • Identifier les goulots (calage, finition, expédition)
  • Automatiser les flux via MIS
  • Stabiliser les performances pour sécuriser la marge

Taux de réclamations : un indicateur clé de risque opérationnel

Une faible réclamation traduit une production stable et une qualité maîtrisée. Un taux élevé soulève des doutes sur les procédés, la formation ou la structure managériale.

  • Analyser par typologie (couleur, coupe, délai)
  • Mettre en place des actions correctives rapides
  • Documenter pour les audits internes et due diligence

Marge brute par segment : fondement d’un plan de croissance crédible

L’écart de rentabilité entre offset, numérique et grand format éclaire les arbitrages futurs et la transition technologique. Un repreneur valorise une entreprise capable d’expliquer clairement les différences de marge.

  • Prioriser les segments à forte rentabilité
  • Justifier les investissements numériques
  • Élaguer les segments structurellement déficitaires

Taux de renouvellement & NPS : la stabilité du chiffre d’affaires

La récurrence client est l’un des premiers éléments regardés en due diligence commerciale. Elle réduit la perception de risque et soutient les multiples de valorisation.

  • Mettre en place un suivi post‑livraison systématique
  • Déployer des offres web‑to‑print récurrentes
  • Créer des contrats cadres sécurisant les volumes

Ratio chiffre d’affaires / employé : proxy de productivité et d’automatisation

Indicateur majeur dans l’industrie, il mesure la capacité à produire plus avec un outil modernisé. Un ratio élevé reflète un bon niveau d’automatisation et un management structuré.

  • Automatiser les flux prépresse/postpresse
  • Identifier les écarts entre équipes
  • Prioriser les compétences clés

DSO : la capacité à générer du cash

La trésorerie est un critère central pour les acquéreurs, surtout dans les contextes de financement tendus. Un DSO maîtrisé renforce l’attractivité de l’entreprise.

  • Automatiser les relances
  • Monitorer les clients à risque
  • Négocier des conditions de paiement alignées avec la saisonnalité

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À retenir :

Dans un contexte de consolidation et d’évolution technologique accélérée, seuls les dirigeants capables de produire des indicateurs fiables, segmentés et actionnables renforcent réellement leur valorisation. Ces KPI deviennent alors un levier stratégique : ils structurent le discours, renforcent la crédibilité et réduisent la perception de risque côté acheteur. Le pilotage que vous mettez en place aujourd’hui conditionne directement vos marges, votre attractivité et vos multiples demain.

Remarques :

Les tendances récentes renforcent l’importance de ces KPI : la transition vers l’impression numérique, la montée du web‑to‑print, la volatilité énergétique et la sélectivité accrue des investisseurs rendent indispensable un pilotage précis. La qualité du parc machine, la stabilité des marges et la fiabilité des données opérationnelles deviennent des facteurs critiques de valorisation dans un marché où les transactions industrielles se concentrent sur les acteurs modernisés.

En pratique, demandez-vous :  

Question 1 : Votre parc machines est‑il un atout ou un risque pour un repreneur ?

Cette question révèle la capacité de l’entreprise à générer de la valeur sans CAPEX lourds immédiats.

Question 2 : Vos marges sont‑elles stables, expliquées et segmentées ?

Elle indique la maturité financière et la solidité du modèle économique.

Question 3 : Votre base clients est‑elle suffisamment récurrente pour sécuriser la valorisation ?

Elle éclaire le niveau de risque commercial perçu lors d’une cession.

Question 4 : Votre niveau d’automatisation réduit‑il vraiment vos coûts et vos délais ?

Elle mesure la capacité de l’entreprise à rester compétitive dans un marché en transition technologique.

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François Joseph Viallon
François
Viallon
Partner Stratégie

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.

Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.

Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.

François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.

François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

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