Gouvernance PME ETI : FAQ complète pour réussir la transformation du board après cession ou levée de fonds

Gouvernance PME ETI : FAQ complète pour réussir la transformation du board après cession ou levée de fonds
November 19, 2025

Pourquoi la question de la gouvernance est-elle centrale après une opération de cession ou de levée de fonds ?

La recomposition du board est souvent un passage obligé après l’entrée d’un nouvel actionnaire ou le départ du fondateur. Les enjeux sont doubles : maintenir la performance stratégique de l’entreprise tout en préservant l’engagement des équipes et la cohérence de l’exécutif. Une gouvernance maîtrisée permet non seulement de rassurer les parties prenantes mais aussi d’accélérer la création de valeur sur la durée. À l’inverse, une gouvernance bancale peut générer des tensions internes contre-productives, freiner la prise de décision, voire faire échouer l’intégration ou la suite de la transformation.

Quels sont les différents types de board dans une PME ou une ETI et leurs rôles ?

Comité de direction (Codir/Comex)

Le Codir, ou Comex, concentre la gestion opérationnelle de l’entreprise. Il est composé des membres de l’exécutif chargés des décisions courantes et de l’exécution de la stratégie. Une recomposition suite à une levée ou cession doit s’accompagner d’une clarification des missions de chacun pour éviter la dilution des rôles ou des zones d’ombre décisionnelles.

Advisory Board / Conseil stratégique

L’Advisory Board regroupe des personnalités externes qui apportent expertise sectorielle, réseau, et regard critique. Sa crédibilité dépend de sa capacité à challenger l’équipe dirigeante sans interférer dans l’opérationnel.

Conseil d’administration ou de surveillance

Ce conseil accompagne les grandes orientations et contrôle la bonne exécution de la mission de direction. L’arrivée de nouveaux membres lors d’une cession ou post-levée implique souvent une révision des statuts et une formalisation des processus de décision.

Quelles routines et bonnes pratiques instaurer pour maximiser la valeur du board ?

  • Calendrier régulier : Privilégier des réunions à fréquence définie en amont, avec un ordre du jour préparé collaborativement pour identifier et consolider les priorités.
  • Reporting structuré : Adopter des modèles fiables de reporting synthétique sur les KPIs clés (finances, RH, clients, projets), adaptés au niveau d’implication de chaque instance.
  • Décision partagée et traçabilité : Créer des comptes rendus formalisés, préciser le processus d’escalade des décisions importantes, s’assurer que chacun connaît son « périmètre d’arbitrage ».
  • Évaluation périodique : Organiser une revue annuelle des pratiques du board et de la contribution de chaque membre, sans tabou sur ce qui fonctionne ou non.

Comment intégrer efficacement de nouveaux membres et réussir l’onboarding ?

  • Parcours d’onboarding : Formaliser un programme d’accueil (documentation, rencontres individuelles, sessions de Q&A) qui permet d’aligner rapidement les nouveaux.
  • Dégel des non-dits : Prendre le temps de verbaliser l’histoire, la culture et les enjeux propres à l’entreprise, pour limiter l’effet « trou noir » qui crée de la défiance envers les nouveaux venus.
  • Mentorat interne : Jumeler chaque nouvel arrivant avec un membre plus expérimenté du board pour accélérer la prise de repères et fluidifier la circulation de l’information clé.

Comment anticiper ou gérer les tensions au sein du nouveau board ?

  • Clarifier les attentes : Expliquer le mandat, le rôle réel attendu de chaque membre, et ses limites.
  • Prévenir les conflits d’intérêt : Établir dès le démarrage des règles de gestion des situations sensibles (actions, informations confidentielles, pilotage RH, etc.).
  • Désamorcer les résistances au changement : Identifier les signaux faibles (multiplication des échanges informels, décisions retardées, etc.), utiliser le feedback direct et accepter parfois d’envisager le remplacement d’un membre qui freine l’évolution collective.

Pourquoi certaines entreprises échouent ?

Les erreurs fréquentes incluent : sous-estimation de la dimension humaine du changement, excès de formalisme stérile (sans réflexion sur la réalité des pouvoirs) ou absence de processus d’ajustement en continu. À l’inverse, il ne faut pas tomber dans l’angélisme : la tension fait partie de la vie des boards, l’enjeu est de savoir l’exploiter au service de la stratégie.

Quels indicateurs suivre pour piloter une transformation de gouvernance ?

  • Fréquence et taux d’assiduité aux instances
  • Agilité dans la prise de décision (délai, consensus, nombre de sujets escaladés)
  • Satisfaction et engagement des membres (questionnaires à froid, entretiens anonymes)
  • Taux de renouvellement des membres et taux de recommandation du board
  • Capacité à résoudre efficacement les conflits internes

Comment faire de la gouvernance un levier de valeur durable ?

  • Positionner le board non comme une contrainte, mais comme un espace de création de valeur à moyen terme.
  • Faire évoluer la gouvernance en fonction de la maturité de l’entreprise (ne pas plaquer des modèles de grands groupes qui risquent d’étouffer l’agilité d’une PME/ETI).
  • Favoriser la diversité des profils, la prise de recul, et l’ouverture à l’innovation dans les routines collectives.

La capacité à transformer la gouvernance est un révélateur puissant de résilience et d’attractivité... et la clé pour éviter que la recomposition ne se transforme en lutte de territoire stérile.

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À retenir :

Pour réussir la transformation de votre gouvernance après une opération structurante, ne sous-estimez jamais l'importance de la préparation, de l’accompagnement humain et d’une vigilance constante face aux signaux faibles. Une gouvernance pragmatique et agile, centrée sur la création de valeur réelle, sera votre meilleur atout face aux défis post-cession ou post-levée. Prendre le temps d’anticiper, d’impliquer et d’ajuster garantit souvent la durabilité de votre nouvelle trajectoire stratégique.

Remarques :
En pratique, demandez-vous :  

Allez plus loin, échangez avec un partner !

François Joseph Viallon
François
Viallon
Partner Stratégie

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.

Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.

Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.

François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.

François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel
Sandrine
Montel
Partner Finance

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.

Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.

Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.

Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.

Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

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