
Le secteur des circuits courts vise à rapprocher le producteur du consommateur en limitant le nombre d’intermédiaires. En France, il s’agit d’un marché pluriel mêlant vente directe, magasins de producteurs, plateformes numériques et initiatives coopératives. En 2025, environ 64 % des Français déclarent acheter régulièrement en circuit court, ce qui atteste une forte adoption mais une phase de maturation du marché. La taille du marché, difficile à estimer précisément, se situe entre 8 et 10 milliards d’euros selon les sources disponibles {"precision":"estimation"}. La croissance du secteur reste positive (CAGR estimé entre 3 % et 5 % à horizon 2026–2030) {"precision":"estimation"}. Les barrières à l’entrée sont modérées : un fort ancrage territorial et une base logistique robuste sont nécessaires, mais les aides publiques et la digitalisation abaissent le seuil d’accès. La concentration reste faible, même si des signes de consolidation apparaissent autour de grands acteurs comme La Ruche qui dit Oui! ou CrowdFarming. Pour un repreneur, c’est un secteur d’opportunités s’il sait combiner ancrage local et efficacité logistique.
Les entreprises à reprendre dans les circuits courts sont souvent des structures à taille humaine (CA inférieur à 5 M€ {"precision":"estimation"}), ancrées territorialement, avec une rentabilité opérationnelle comprise entre 3 % et 10 %. Les cédants typiques sont des dirigeants proches de la retraite, fatigués ou cherchant à transmettre des projets familiaux. Les signaux positifs : relations fidèles avec les producteurs, rentabilité stable, contrats récurrents et capacités de diversification. Les signaux faibles à surveiller : dépendance à un client ou canal unique, dette logistique non visible et faiblesse du reporting financier. Les cibles attractives sont celles disposant d’un potentiel d’automatisation et de mutualisation logistique et pouvant être intégrées dans des plateformes plus grandes.
La première étape consiste à auditer les comptes, les stocks et la chaîne logistique. La logique de due diligence doit inclure une vérification des normes sanitaires, des marges brutes par produit et des délais de paiement, souvent tendus. Les points critiques : fiabilité des fournisseurs, rotation des stocks, dépendance géographique.
Le financement se structure souvent via un LBO mixte (apport personnel + dette bancaire + crédit-vendeur + aides publiques comme LEADER ou BPI). Les earn-outs sont fréquents pour lisser les risques d’intégration. Les repreneurs doivent sécuriser 20 % à 30 % du capital en fonds propres {"precision":"estimation"}. Les aides France 2030 ou régionales peuvent couvrir jusqu’à 25 % des investissements liés à la modernisation ou à la digitalisation.
La phase de closing requiert une attention particulière sur les garanties d’actif et de passif, la conservation des relations fournisseurs et les engagements RSE. Les délais moyens de reprise vont de 6 à 12 mois {"precision":"estimation"}. Les pièges classiques : sous-estimation du besoin en fonds de roulement, clauses de non-concurrence mal définies, survalorisation des actifs immatériels liés à la marque.
Désorganisation interne, perte de confiance des producteurs, montée de la dette court terme.
Les relais de croissance résident dans cinq axes stratégiques :
Le succès repose sur la maîtrise du cash, des outils numériques et d’une culture de la qualité partagée. À horizon 3–5 ans, les entreprises structurées peuvent viser un doublement du chiffre d’affaires tout en stabilisant leur marge nette à 8–12 % {"precision":"estimation"}.
Description : généralisation des solutions de traçabilité blockchain, IA pour prévision des flux et agrégation coopérative automatisée.
Probabilité : élevée.
Impact : positif.
Gagnants : plateformes intégrées et repreneurs ayant investi dans l’IA agricole.
Perdants : structures traditionnelles non digitalisées.
Description : hausse durable des coûts énergétiques et pression sur les importations européennes, favorisant la production locale.
Probabilité : moyenne à élevée.
Impact : positif sur les circuits courts.
Gagnants : acteurs territorialisés.
Perdants : importateurs et distributeurs longue distance.
Description : évolution structurelle des attentes clients vers la sobriété, la transparence et le soutien aux producteurs.
Probabilité : élevée.
Impact : positif sur la demande mais pression sur les prix.
Viabilité du modèle : forte à horizon 2030 pour les opérateurs équilibrant rentabilité et ancrage local.
Probabilité : élevée | Impact : élevé.
Mitigation : mutualisation des flux, contrats logistiques régionaux, outils de suivi temps réel.
Probabilité : moyenne | Impact : élevé.
Mitigation : montée en gamme, digitalisation, meilleure rotation des stocks.
Probabilité : moyenne | Impact : moyen.
Mitigation : veille active DGCCRF et formation continue des équipes qualité.
Probabilité : moyenne | Impact : élevé.
Mitigation : plan de communication interne, maintien des dirigeants de transition 6–12 mois.
Impact : élevé | Complexité : M | Horizon : court | KPI : taux d’automatisation, réduction du coût de gestion (-15 % attendu).
Impact : élevé | Complexité : L | Horizon : moyen | KPI : coût moyen du dernier kilomètre, taux de remplissage des tournées.
Impact : moyen | Complexité : M | Horizon : moyen | KPI : notoriété régionale, CA issu des produits à marque locale.
Impact : élevé | Complexité : M | Horizon : moyen | KPI : part des produits transformés, panier moyen.
Impact : élevé | Complexité : S | Horizon : court | KPI : marge nette, DSO, cash burn mensuel.
A horizon 2030, les circuits courts s’imposeront comme un pilier stratégique de l’alimentation durable française. Le déplacement de valeur se fera vers les modèles hybrides, combinant ancrage territorial et digitalisation logistique. Les repreneurs qui investiront dans la technologie, la fidélisation des producteurs et une gestion financière rigoureuse deviendront les consolidateurs naturels de cette filière en structuration accélérée.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.