Dans de nombreuses PME et ETI, la valeur structurelle de l’entreprise repose en grande partie sur les connaissances informelles du dirigeant : méthodes propres, carnet d’adresses, habitudes dans la gestion client, réseaux de partenaires, culture implicite… Or, lors d’une transmission, ce patrimoine immatériel peut vite s’évaporer si la démarche de transfert des savoirs clés n’est pas orchestrée de façon anticipée et structurée. La continuité opérationnelle, l’attractivité auprès des acquéreurs ou la performance post-cession s’en trouvent directement affectées.
Un transfert performant ne vise pas à tout documenter par principe, mais à prioriser. La première étape consiste à cartographier les savoirs critiques grâce à l’implication du dirigeant et du management :
Il est essentiel de distinguer savoirs facilement remplaçables (consultables dans des manuels, accessibles à plusieurs) des savoirs rares qui conditionnent la capacité de l’entreprise à perdurer ou à se différencier.
Vous pouvez structurer le transfert grâce à des outils adaptés :
Attention à ne pas tomber dans la tentation de formaliser à outrance : l’objectif n’est pas d’alourdir l’entreprise d’une documentation paralysante, mais d’identifier les savoirs à « haut impact » pour les ancrer efficacement au collectif.
Là où beaucoup d’organisations échouent, ce n’est pas dans la production de documents mais dans leur adoption et leur actualisation :
L’angle critique consiste à sortir d’une logique de « dernier moment » pour opérer ce transfert bien avant la cession, voire en faire une routine managériale. Autrement dit, le transfert ne doit pas être vécu comme une opération ponctuelle, mais comme une composante de la gestion des talents et du développement de l’entreprise.
Après la première phase de transfert, il est capital de conserver une dynamique active via des cycles d’actualisation, d’amélioration continue et un leadership du successeur autour de ces savoirs :
Enfin, il ne faut pas sous-estimer la dimension humaine : réussir le transfert, c’est aussi accompagner le dirigeant dans sa posture, lever les freins psychologiques à la transmission, clarifier ses attentes et celles des équipes pour garantir un passage de relais harmonieux et durable.
Le transfert des savoirs clés est bien plus qu’un enjeu procédural : c’est un levier de sécurisation et de valorisation de l’entreprise à l’occasion d’une transmission, mais surtout un accélérateur de progrès collectif. Plus ce transfert est anticipé, pragmatique et vécu comme un processus vivant, plus il permet de limiter les risques de rupture, d’augmenter la valeur perçue par un successeur ou un repreneur, et de renforcer la résilience face aux évolutions de marché. En fixant des rituels et une culture de la transmission, vous transformez un enjeu parfois craint en une opportunité durable d’excellence partagée.
François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.