
Dans un marché M&A devenu plus sélectif, la protection de marque n’est plus un sujet juridique secondaire : c’est un déterminant direct de la valeur, du risque et de la fluidité du processus de cession. Pour un acquéreur, une marque non sécurisée implique litiges potentiels, incertitudes sur les droits, et renégociations de prix. Pour un cédant, une marque déposée, défendue et documentée devient au contraire un actif immatériel valorisable et un signal de maturité opérationnelle.
La hausse récente du contentieux et la montée en puissance des actifs immatériels dans les évaluations accentuent ce rôle stratégique. Les dirigeants de PME et ETI doivent désormais structurer leur portefeuille de marques avec la même rigueur que leur performance financière.
Les investissements immatériels progressent trois fois plus vite que les investissements physiques depuis plus d’une décennie, ce qui modifie profondément la manière dont les entreprises sont évaluées. La France figure désormais parmi les premiers investisseurs immatériels au monde, ce qui renforce l’attention portée aux marques dans les transactions.
Dans de nombreux secteurs – e‑commerce, SaaS, agroalimentaire, santé, services à forte visibilité – la marque concentre l’essentiel de la confiance client et d’une part significative de la création de valeur. C’est particulièrement vrai pour les DNVB, les éditeurs numériques ou encore les entreprises de consommation récurrente.
Les audits se professionnalisent et les attentes se renforcent. Les acheteurs analysent :
Depuis 2022, les litiges augmentent nettement, notamment sur les noms de domaine. En 2024, plus de 6 000 plaintes UDRP ont été enregistrées à l’OMPI, en hausse marquée, confirmant une exposition croissante des entreprises, y compris des PME.
Conséquence : un dépôt tardif ou incomplet allonge la due diligence, augmente la perception du risque et peut déclencher des garanties de passif plus strictes ou des retenues de prix.
Ces erreurs créent de l’incertitude, ce qui réduit mécaniquement la valorisation ou impose des ajustements contractuels défavorables.
Objectif : établir une photographie claire et exploitable par un acquéreur. L’audit doit couvrir les dépôts, les usages, les risques et la cohérence entre stratégie commerciale et portefeuille juridique.
Le dépôt doit couvrir : le territoire réel et cible, les classes pertinentes, les extensions digitales (noms de domaine, variations orthographiques). Un dépôt complet réduit le risque d’opposition et renforce la défendabilité.
Les outils de veille automatisée, de suivi des dépôts concurrents ou des usages illicites sont désormais accessibles, même pour les PME. Ils permettent de détecter rapidement les conflits potentiels et d’éviter les litiges coûteux.
Une preuve d’usage structurée (factures, campagnes, supports commerciaux) renforce la valeur de la marque et sécurise sa protection face à des actions en déchéance.
Les revenus liés à la marque (licences, franchises, redevances) sont un levier de valorisation. Ils doivent être formalisés, auditables et cohérents pour être reconnus dans la valorisation.
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La marque n’est plus un simple élément marketing : c’est un actif stratégique dont la solidité influence directement la valorisation, la fluidité de la due diligence et la capacité à négocier une cession dans de bonnes conditions. Les dirigeants qui sécurisent, surveillent et documentent leur marque prennent une avance nette dans un marché M&A devenu plus exigeant et plus risqué. Investir maintenant dans la structuration de votre portefeuille, c’est réduire l’incertitude demain et maximiser votre valeur lors de la transmission.
Les données récentes montrent une forte hausse des litiges liés aux marques, notamment sur les noms de domaine, ainsi qu’une montée en puissance des actifs immatériels dans les évaluations d’entreprise. Pour un dirigeant en préparation de cession, cela signifie que la marque devient un actif stratégique scruté en profondeur. Les due diligences se sont durcies, l’usage de l’IA a accéléré la détection des risques, et les portefeuilles mal structurés entraînent de plus en plus de renégociations. Dans un marché français plus tendu, la protection de marque est désormais un critère critique pour préserver la valeur lors d’une transmission.
Une incertitude sur la chaîne de droits crée un risque juridique majeur et peut justifier une décote immédiate. La réponse révèle la maturité juridique de l’entreprise.
Un dépôt mal calibré (trop étroit ou trop large) signale un manque de structuration. Cela impacte directement la perception de solidité par un acquéreur.
Les preuves d’exploitation sont déterminantes pour éviter les actions en déchéance. Leur absence expose l’acquéreur à un risque qu’il cherchera à transférer dans la négociation.
Tout litige, menace ou conflit non résolu sera un levier de négociation. Anticiper ces risques permet de reprendre la main et de sécuriser la valorisation.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
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