En PME, la frontière entre business développement et marketing s’efface souvent au profit de l’efficacité immédiate. Pourtant, ce flou génère des risques invisibles : ambitions contradictoires, dilution de l’effort commercial, image confuse auprès du marché, ou dépendance excessive à un collaborateur clé. L’alignement des équipes sales et marketing n’est pas un “plus”, c’est une condition pour libérer la performance et maximiser la valeur, notamment dans une optique de cession ou de levée de fonds.
L’alignement n’est pas spontané. Définissez ensemble la cible client, les segments prioritaires, l’analyse du parcours d’achat et les attentes du marché. Impliquez les deux équipes dans la définition des objectifs business, du positionnement et des indicateurs de réussite communs.
Trop souvent, chaque équipe a ses propres indicateurs. Résultat : chacun défend son territoire, et la vision globale se dilue. Formalisez des KPI hybrides : volume de leads qualifiés, taux de transformation, part du chiffre d’affaires issue de campagnes cross-fonctionnelles. Instituez un reporting commun et des points d’étape réguliers, ouverts au codir.
L’absence de documentation tue l’apprentissage et nuit à la réplicabilité. Formalisez le process de gestion des leads : captation, qualification, transmission, nurturing… Définissez les critères de reprise par les commerciaux, la fréquence de revue des dossiers dormants, et formalisez les feedbacks terrain pour ajuster les actions marketing.
L’alignement passe par la curiosité mutuelle et l’apprentissage croisé. Structurez des moments de partage : débrief mensuel post-campagne, reverse mentoring, partage de “victoires” clients, analyse des échecs… Incitez à la remontée des objections et signaux faibles, qui nourriront la stratégie et l’innovation.
Non, alignement n’implique pas fusion ni suppression d’une fonction. Evitez l’approche gadget (outils sans méthode, briefings sans suivi). Méfiez-vous du “copier-coller” des modèles grands groupes : la taille, le cycle client et les ressources sont très différents en PME. Enfin, imposer l’alignement sans dialogue crée du passif (voire une fuite de compétences).
Un alignement solide rassure les investisseurs ou repreneurs : la création de valeur est structurée, l’équipe est mature, la croissance est scalable, et le risque de dépendance à une personne ou à un réseau s’atténue. Vous démontrez la capacité à passer d’une gestion “à l’instinct” à une organisation professionnalisée. C’est un facteur clé de valorisation et de crédibilité dans les négociations.
Aligner vos équipes sales et marketing n’est pas qu’un luxe de grandes entreprises : c’est une nécessité stratégique pour toute PME qui souhaite croître et bien se vendre. En investissant dans la synchronisation des objectifs, la formalisation des process et la culture du feedback, vous faites progresser la performance… et la valeur perçue de votre entreprise sur le marché.
Prenez le temps d’auditer vos pratiques, d’animer le dialogue entre fonctions, et de co-construire les outils et rituels qui feront la différence lors d’une éventuelle cession ou d’un tour de table. La croissance et la réussite de la transmission passent par là : à vous de jouer !
François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.