Clause earn-out : sécuriser la cession de votre PME et garantir le prix de vente

Clause earn-out : sécuriser la cession de votre PME et garantir le prix de vente
June 14, 2025

Structurer un earn-out pour sécuriser votre prix de cession

Le recours à un earn-out s’est imposé comme un standard du marché M&A : près de 40 % des transactions européennes y ont recours. Pour un dirigeant de PME, cela change tout : l’earn-out devient un levier pour rapprocher les attentes de prix, mais aussi un terrain à risques si la mécanique est mal négociée.

Dans un marché où les écarts de valorisation se creusent, l’earn-out agit comme un instrument d’ajustement : il permet au cédant de capter une partie de la valeur future tout en rassurant l’acheteur. Encore faut‑il maîtriser sa structure, car la performance post‑cession dépend souvent des décisions… du repreneur.

Comment fonctionne réellement un earn-out

Un prix final indexé sur la performance future

Le mécanisme repose sur deux composantes : un prix payé comptant et un complément lié à des résultats futurs (CA, marge brute, EBITDA, récurrence, etc.). En Europe, le complément représente en moyenne 22 % de la valeur du deal, avec une durée d’exécution d’environ 21 mois.

Quand l’earn-out devient pertinent

  • marché incertain ou entreprise en croissance irrégulière ;
  • dépendance forte à quelques clients ou contrats ;
  • transmission progressive du savoir-faire ;
  • secteurs à forte volatilité (tech, e-commerce, certaines industries).

Les avantages et limites selon votre position

Ce que gagne le cédant

  • débloquer une négociation tendue sur la valorisation ;
  • capturer la valeur réelle de la traction commerciale ou technique ;
  • sécuriser un prix total potentiellement supérieur.

Ce que l’acheteur sécurise

  • limiter le risque de surpayer dans un contexte incertain ;
  • aligner le vendeur sur la performance post‑cession ;
  • obtenir une transition plus fluide.

Les risques classiques

  • indicateurs flous ou dépendants de décisions post‑cession ;
  • absence de règles pour le contrôle des comptes ;
  • durée trop longue ou objectifs irréalistes ;
  • litiges sur la réintégration de charges, investissements, périmètre.

Structurer un earn-out solide et défendable

Choisir les bons indicateurs

Les critères doivent être mesurables, non manipulables et adaptés à votre secteur : EBITDA ou marge dans les services B2B, croissance ou rétention en tech, capacité de production dans l’industrie.

Encadrer la gouvernance pendant l’earn-out

  • accès garanti aux données comptables ;
  • reporting mensuel ou trimestriel ;
  • engagements de l’acheteur pour ne pas altérer la performance ;
  • procédure d’arbitrage claire.

Sécurisation juridique et fiscale

L’earn-out doit être réellement incertain au jour de la cession pour être imposé à l’encaissement. Une rédaction imprécise peut entraîner une requalification. L’accompagnement par un conseil spécialisé est donc indispensable.

Identifier un earn-out risqué avant de signer

  • incohérence entre objectifs fixés et historique de performance ;
  • périmètre flou ou dépendance excessive à la stratégie du repreneur ;
  • absence de garde-fous sur les investissements et arbitrages opérationnels ;
  • complément de prix trop important par rapport au prix fixe.

Donner votre avis sur cet article

/5 ()

À retenir :

L’earn-out peut augmenter votre prix de cession et fluidifier la négociation, mais il reste un outil exigeant. Plus vous structurez l’entreprise en amont, clarifiez les indicateurs et encadrez la gouvernance post‑cession, plus vous sécurisez la valeur réelle de votre PME. Dans un marché où ce mécanisme devient la norme, la qualité de votre négociation fera la différence.

Remarques :

Depuis 2023, les earn-outs représentent près de 40 % des transactions européennes, poussés par la hausse du coût du capital et des écarts croissants de valorisation. Leur sophistication progresse : indicateurs mixtes, obligations de reporting, engagements de continuité opérationnelle. Les dirigeants doivent désormais maîtriser ces mécanismes, car ils sont devenus un standard et non un recours exceptionnel.

En pratique, demandez-vous :  

Question 1 : L’indicateur choisi est-il réellement contrôlable ?

Un KPI dépendant des décisions de l’acheteur vous expose à un earn-out impossible à atteindre, même si votre entreprise performe.

Question 2 : Le repreneur s’engage-t-il sur la continuité opérationnelle ?

Sans garanties (budget, équipe, périmètre), vos chances d’atteindre les objectifs peuvent chuter.

Question 3 : Quel niveau de prix sécurisé est acceptable pour vous ?

Un earn-out trop important fragilise votre cession et transfère trop de risques sur vous.

Question 4 : Que se passe-t-il en cas de désaccord sur le calcul ?

Une procédure d’arbitrage précise évite que le moindre litige bloque le paiement.

Allez plus loin, échangez avec un partner !

François Joseph Viallon
François
Viallon
Partner Stratégie

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.

Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.

Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.

François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.

François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel
Sandrine
Montel
Partner Finance

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.

Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.

Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.

Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.

Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Ceux qui ont lu cet article ont aussi lu :