
Pour un dirigeant, l’absence de repreneur n’est pas un simple obstacle : c’est un moment charnière qui oblige à arbitrer entre plusieurs scénarios de sortie. Le marché 2024–2025 confirme cette tension : vieillissement massif des dirigeants, recul des cessions, processus plus longs, repreneurs plus sélectifs. Dans ce contexte, la valeur d’une entreprise dépend directement de sa capacité à être transmissible. Quand cela n’est plus le cas, il faut piloter une stratégie de sortie qui préserve au mieux la valeur résiduelle.
La pénurie de repreneurs n’est pas conjoncturelle. Trois facteurs dominent.
Un quart des dirigeants de PME/ETI ont désormais plus de 60 ans. Dans de nombreux secteurs, les dirigeants approchant la retraite n’ont pas préparé la transmission, ce qui renforce mécaniquement la saturation du marché.
Entre 2010 et 2020, les cessions ont reculé alors même que 700 000 entreprises doivent être transmises d’ici 2032. Résultat : de nombreuses entreprises restent en ligne plus de 300 jours. Les acheteurs qualifiés se concentrent sur les sociétés les moins dépendantes du dirigeant, aux processus documentés et à l’information financière solide.
Artisanat structuré, services B2B exigeants, industrie locale : ces activités souffrent d’un déficit de repreneurs qualifiés, faute d’appétence ou de financement adapté.
Lorsqu’aucune offre sérieuse n’émerge, quatre options restent ouvertes. Le choix dépend de la structure financière, du secteur, des actifs disponibles et des objectifs personnels du dirigeant.
Dans un marché où les repreneurs recherchent des périmètres maîtrisables, découper l’entreprise en entités ou activités vendables peut maximiser la valeur. Ce modèle fonctionne bien dans les services B2B et l’industrie.
Équipements industriels, immobilier, brevets, base clients : la vente séparée peut générer davantage de valeur qu’une cession globale, surtout lorsque l’activité n’est plus transmissible.
Même si les projets SCOP/SCIC peinent à se financer en 2024–2025, certains périmètres peuvent être repris par les salariés, notamment des activités autonomes. Cela réduit les coûts de liquidation et assure une continuité partielle.
Scénario de fermeture maîtrisée, pertinent lorsque les actifs nets excèdent les dettes. Cela permet de récupérer la valeur résiduelle tout en évitant la liquidation judiciaire.
Elle devient rationnelle lorsque :
Une sortie sans cession globale ne signifie pas une perte totale de valeur. Au contraire, une stratégie méthodique peut optimiser le résultat final.
Brevet, marque, base clients B2B, immobilier ou ligne de production spécifique : certains actifs ont plus de valeur vendus séparément qu’intégrés dans l’entreprise.
Processus formalisés, documentation, nettoyage du bilan : ces actions réduisent les coûts de liquidation et augmentent la valeur des actifs.
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Quand aucun repreneur ne se présente, le dirigeant doit raisonner en stratège, pas en spectateur du marché. Cession partielle, vente d’actifs, reprise interne ou liquidation in boni : chaque option peut préserver la valeur si elle est anticipée et pilotée avec méthode. Le véritable risque n’est pas l’absence de repreneur, mais l’absence de décision structurée.
Les données 2024–2025 montrent une tension accrue sur le marché de la transmission : vieillissement des dirigeants, recul des cessions, allongement des délais et difficultés croissantes à financer les reprises internes. Ce contexte renforce l’importance de scénarios alternatifs comme la cession partielle, la vente d’actifs ou la liquidation in boni. Les dirigeants doivent désormais intégrer ces dynamiques avant toute décision, car l’absence de repreneur devient un risque structurel, non conjoncturel.
Analyse stratégique : mesure la dépendance au dirigeant, facteur clé qui explique l’absence de repreneur et la baisse de valorisation.
Analyse stratégique : permet d’identifier si une cession partielle, un carve-out ou une vente d’actifs maximise la valeur.
Analyse stratégique : distingue les cas où l’entreprise doit être retravaillée de ceux où la liquidation in boni est la meilleure option.
Analyse stratégique : aligne décision, calendrier, fiscalité et valeur résiduelle.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
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