
Évaluer votre entreprise avant une cession n’est plus un exercice théorique : dans un marché où les multiples se resserrent et où les acheteurs deviennent plus sélectifs, une valorisation maîtrisée conditionne directement le prix final et la fluidité des négociations. Voici un guide opérationnel pensé pour les dirigeants de PME/ETI visant une cession sous 12 à 24 mois.
La valorisation n’est pas seulement un chiffre : c’est le reflet de la qualité perçue de votre entreprise. Les acquéreurs challengent désormais chaque hypothèse, car les multiples mid-market tournent autour de 9 à 10× l’EBITDA en moyenne, contre 10 à 12× auparavant. Les dossiers les mieux préparés sortent largement du lot.
Les acheteurs appliquent des multiples basés sur des transactions comparables. Les multiples constatés : environ 9,5× en zone euro, financiers autour de 10×, industriels autour de 9,2×. Mais près d’un tiers des opérations descendent sous 7×.
Votre objectif : montrer que votre EBITDA “réel” justifie un multiple premium.
Le DCF reste pertinent mais surtout pour défendre un scénario de croissance crédible. Un DCF surestimé se retourne contre le vendeur si les hypothèses manquent de preuves.
Elle sert souvent de borne basse lorsqu’une entreprise dispose d’actifs importants ou d’un historique irrégulier.
Les acquéreurs 2025 exigent une preuve documentée de chaque ajustement.
Deux sujets scrutés systématiquement : un BFR dégradé ou des capex sous-estimés compressent immédiatement la valeur. Documentez vos cycles clients/fournisseurs et vos besoins de renouvellement.
Dans un marché sélectif, certains signaux entraînent une décote automatique :
Votre travail pré-cession consiste à réduire ces points de friction.
Objectif : prouver que la performance est récurrente. Passez en revue dépenses, pricing, marges, cycles opérationnels.
Mettre en place un comité de direction, des reporting réguliers, un rôle dirigeant mieux réparti.
Tout contrat renouvelé, prolongé ou clarifié augmente immédiatement votre valorisation.
Financiers, RH, juridique, contrats : plus la data est claire, plus le repreneur accepte les hypothèses de valorisation.
Dans un marché sélectif, la valeur n’est plus liée uniquement aux performances, mais à votre capacité à démontrer leur qualité. Une préparation sérieuse 12 à 24 mois avant la cession peut faire varier la valorisation de plusieurs multiples. Les dirigeants qui sécurisent leur EBITDA, renforcent leur gouvernance et réduisent les risques perçus entrent dans les négociations avec un avantage décisif.
Le marché M&A 2024–2025 connaît une baisse forte des volumes (-29 % en France) et des multiples (autour de 9,5× vs 10–12× auparavant). Les acheteurs sont plus exigeants : EBITDA retraité, BFR normatif, capex récurrents et gouvernance deviennent décisifs. Pour les dirigeants visant une cession, ces évolutions imposent une préparation plus rigoureuse et une anticipation renforcée.
Cette question révèle votre niveau de préparation financière, la qualité de vos retraitements et votre capacité à justifier un multiple élevé.
Elle met à jour les fragilités perçues : dépendance dirigeant, concentration clients, gouvernance ou conformité.
Elle vous oblige à prioriser les actions à fort impact : renouvellement contrats, reporting financier, structuration RH.
Elle mesure votre capacité à passer une due diligence sans remise en cause majeure du prix.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.