
La valorisation d’une brasserie artisanale en 2025–2026 ne peut plus se résumer à des multiples génériques. Le secteur entre dans une phase de consolidation : volumes en recul, coûts en hausse, concurrence dense, fermetures croissantes. Les acquéreurs deviennent plus sélectifs et se concentrent sur les brasseries capables de démontrer une rentabilité durable, une identité forte et un modèle de distribution maîtrisé.
Pour un dirigeant qui envisage une cession sous 12 à 24 mois, la valeur dépend désormais de cinq blocs : structure de marge, mix distribution, scalabilité de la production, dépendance au fondateur, et solidité des débouchés commerciaux.
Bien que la France soit leader européen en nombre de brasseries (environ 2 500), le marché recule pour la deuxième année consécutive. La baisse des volumes et l’inflation des matières premières pèsent sur les marges, ce qui conduit à une « sélection naturelle » des acteurs.
Les segments en croissance existent encore : bières sans alcool, bières premium, IPA, circuits locaux. Les acquéreurs privilégient donc les brasseries ayant su bâtir une marque différenciée et un portefeuille aligné avec ces tendances.
Une brasserie valorisable montre une marge maîtrisée malgré l’inflation du malt et du houblon. Les acheteurs examinent : marge brute, stabilité des coûts, efficacité des lignes, gestion du BFR, optimisation des recettes et formats.
Plus le mix est diversifié, plus le risque baisse. Un portefeuille équilibré GMS–CHR–vente directe sécurise la demande et rassure sur la capacité à lisser la saisonnalité. Les contrats CHR récurrents deviennent un levier majeur.
Les acquéreurs analysent le rôle du fondateur-brasseur : recettes, relation clients, pilotage des équipes. Plus la brasserie fonctionne sans lui, plus la valorisation grimpe.
Capacité à absorber la croissance, flexibilité des cuves, coûts unitaires, qualité des process : autant de critères qui déterminent la possibilité d’un passage à un nouveau palier.
Les multiples deviennent plus polarisés selon le profil de la brasserie :
Les ordres de grandeur restent compatibles avec ceux classiquement utilisés : multiples de chiffre d’affaires (1x à 2,5x) et d’EBITDA (4x à 8x), avec des écarts plus marqués selon la qualité du mix distribution et la stabilité des marges.
Innovation pertinente, capacité à maîtriser les coûts, solidité du positionnement local, gestion fine de la saisonnalité et cohérence du portefeuille sont des leviers concrets de négociation.
Pour une brasserie avec un CA de 3 M€, une marge EBITDA de 25 % (750 k€) et 1 M€ d’actifs :
Le scénario final dépendra surtout de la visibilité commerciale et de la dépendance opérationnelle au dirigeant.
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Valoriser une brasserie artisanale ne se résume plus à appliquer un multiple. Les acquéreurs examinent désormais la solidité des marges, la robustesse du mix distribution, la capacité à se différencier et l’autonomie de l’organisation. Les dirigeant qui préparent leur cession 12 à 24 mois à l’avance maximisent leur attractivité et sécurisent un meilleur prix de transaction.
Le secteur traverse une contraction des volumes et une inflation persistante sur les matières premières. Ces évolutions modifient directement les critères d’évaluation : stabilité des marges, sécurisation des débouchés, maîtrise opérationnelle et capacité à suivre les segments en croissance. Dans ce contexte, la préparation à la cession devient plus stratégique que jamais.
Les acquéreurs cherchent à comprendre votre capacité à maintenir votre marge dans un environnement où malt, houblon et énergie augmentent.
La valeur dépend de la stabilité des débouchés : un mix trop concentré ou saisonnier fait mécaniquement baisser la valorisation.
La dépendance au fondateur est l’un des principaux points de friction dans les négociations M&A et peut réduire le prix final.
Les acheteurs valorisent davantage les brasseries positionnées sur le sans alcool, le premium ou les styles différenciants.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
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