
Dans un marché de la location de véhicules marqué par la volatilité des coûts, la pression réglementaire et une transition énergétique mal synchronisée entre courte et longue durée, les indicateurs que suit un dirigeant ne peuvent plus se limiter aux KPI opérationnels classiques. Les investisseurs et acquéreurs analysent désormais la capacité d'une entreprise à maintenir un taux d'utilisation stable, à piloter finement son parc, à maîtriser son BFR et à réduire sa dépendance aux aléas (sinistralité, fiscalité, rotation VO). Chaque indicateur devient un révélateur direct de valeur, de liquidité et de transmissibilité.
Un taux d'utilisation élevé et stable devient un proxy de robustesse financière. Dans un contexte où certains acteurs internationaux comme Avis affichent encore une utilisation autour de 70 %, la capacité d'une PME à maintenir un niveau soutenable malgré la baisse des immatriculations constitue un signal clé pour un investisseur.
Ce KPI influence directement :
Le RPD matérialise la discipline tarifaire, la maîtrise du mix produit et la capacité à soutenir des hausses de prix dans un marché où les tarifs montent pour compenser l'inflation des coûts.
Les investisseurs évaluent ici :
Avec des contrats de LLD dont les coûts moyens ont augmenté de 34 % entre 2018 et 2023, l'efficacité de la maintenance devient un différenciateur stratégique. Ce KPI impacte la marge opérationnelle, mais surtout la capacité de l'entreprise à stabiliser son EBITDA dans un contexte de dépréciation accrue des VO en 2024.
Le downtime mesure la qualité des process et l'automatisation. Un acquéreur y voit immédiatement :
Les acteurs les plus avancés utilisent la télématique pour prédire les immobilisations et lisser la charge atelier.
La transition énergétique se fait à deux vitesses : forte progression de l’électrique en LLD (18,1 % en 2025), adoption difficile en courte durée (7 %). Ce décalage crée un risque de désalignement entre offre, réglementation (ZFE, obligations de verdissement) et demande réelle.
Ce KPI conditionne :
La sinistralité n’est plus seulement un irritant : elle détermine la rentabilité réelle, l’exposition assurantielle et la rotation de parc. En M&A, une sinistralité mal maîtrisée est un red flag immédiat.
Dans un secteur où les achats sont massifs et les cycles de facturation parfois longs (BtoB), la gestion du BFR devient critique. Un DSO élevé réduit la liquidité et limite la capacité d'investissement dans un contexte où les prix des véhicules et les coûts de financement restent tendus.
Ce KPI reflète la fluidité opérationnelle et la maturité process. Il devient un indicateur clé de scalabilité : plus la rotation est courte, plus l'entreprise peut absorber une croissance sans exploser ses coûts.
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Les KPI ne sont pas de simples outils de pilotage : ils décrivent la valeur réelle d’une entreprise de location de véhicules. Dans un marché sous tension, maîtriser l’utilisation, la rotation, la sinistralité et le coût de détention devient un avantage compétitif et un levier de négociation. Les dirigeants qui structurent leurs process, digitalisent leur maintenance et anticipent la transition énergétique bâtissent une entreprise plus rentable, plus prévisible et plus transmissible.
Depuis 2023, les dirigeants du secteur font face à une baisse marquée des immatriculations, un ralentissement des renouvellements lié aux incertitudes fiscales, et une transition énergétique à deux vitesses. L'inflation des coûts de financement et d'entretien renforce la nécessité d'un pilotage plus fin, tandis que la baisse des prix du marché VO fragilise la rotation du parc. Ces évolutions rendent les KPI de rentabilité unitaire, de rotation et de coût total de détention encore plus critiques pour sécuriser la valeur et préparer une cession.
Il révèle la solidité du modèle, la maîtrise des cycles et la résilience face aux variations de disponibilité des véhicules.
Il conditionne la conformité, la valorisation future et la perception du risque réglementaire par un acquéreur.
Elle montre votre capacité à maîtriser les coûts cachés et la qualité réelle de vos process opérationnels.
Il reflète le niveau de liquidité, la discipline financière et la capacité à investir dans un parc en transition énergétique.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
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