Faut-il garder un collaborateur fiable mais incompétent : Le dilemme du manager‍

Faut-il garder un collaborateur fiable mais incompétent : Le dilemme du manager‍
May 4, 2025

Le vrai dilemme du dirigeant : un collaborateur loyal… mais plus au niveau

Dans une PME ou une ETI en croissance, ou en préparation d’une cession, la question n’est jamais seulement RH. Elle est stratégique. Un collaborateur loyal mais insuffisant peut freiner la structuration, amplifier la dépendance au dirigeant et réduire la valorisation. Le sujet n’est donc pas de savoir si la personne est « sympathique » ou « fiable », mais si son niveau actuel est compatible avec les exigences futures de l’entreprise.

Pourquoi ce profil devient un risque en phase de croissance ou de cession

Un collaborateur fiable mais incompétent crée un paradoxe : il tient tout ce qu’il peut… mais ce qu’il peut n’est plus suffisant. Ce décalage génère des retards, des corrections constantes, une charge mentale accrue pour le dirigeant et une impression de fragilité organisationnelle. Or lors d’un process de cession, cette fragilité est immédiatement visible : incapacité à déléguer, centralisation excessive, middle-management faible, dépendance au fondateur. Ces points affectent directement la valorisation, car ils induisent plus de risques, plus d’investissements post-cession et plus d’incertitudes sur la capacité de l’entreprise à exécuter son plan.

Les signaux qui montrent que la situation devient structurelle

Plusieurs indices révèlent qu’un collaborateur n’est plus simplement « en difficulté », mais devenu un vrai frein organisationnel. Parmi les signaux les plus courants : délivrables imprévisibles, nécessité de réécrire ou corriger, moindre capacité à absorber la croissance, impact sur la performance d’équipe, multiplication de micro-décisions renvoyées au dirigeant. Ces signaux sont importants car ils montrent que l’écart entre les exigences du poste et les compétences réelles ne peut plus être comblé par la bonne volonté seule.

Quelles options réalistes pour le dirigeant

Face à ce dilemme, trois options opérationnelles existent réellement : renforcer (upskilling ciblé), repositionner (changer le périmètre pour le rendre compatible avec la valeur réelle apportée), ou se séparer (quand le coût caché devient supérieur à l’apport). L’objectif est d’éviter le statu quo, car il génère une dégradation lente mais certaine. L’approche la plus efficace consiste à objectiver les écarts, définir un plan court et mesurable, puis basculer vers la décision alignée avec la trajectoire de l’entreprise.

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À retenir :

Garder un collaborateur loyal mais insuffisant n’est pas une question humaine : c’est une décision stratégique. En phase de croissance ou de cession, chaque poste clé doit contribuer à réduire la dépendance au dirigeant, renforcer l’exécution et sécuriser la valorisation. L’enjeu n’est pas de sanctionner, mais de mettre l’organisation au niveau qu’exige son futur.

Remarques :
En pratique, demandez-vous :  

Question 1 : Ce collaborateur sera-t-il capable de suivre la trajectoire de l’entreprise dans 12 à 24 mois ?

Cette question permet d’évaluer si le problème est conjoncturel ou structurel. Si l’écart grandit avec la croissance, l’entreprise prend un risque réel.

Question 2 : Si je devais recruter ce poste aujourd’hui, embaucherais-je cette personne ?

Ce test met en lumière la différence entre loyauté personnelle et adéquation au rôle. S’il y a un décalage, il doit être traité.

Question 3 : Quel serait l’impact financier et organisationnel de conserver cette personne pendant encore 12 mois ?

Le dirigeant clarifie les coûts cachés : temps perdu, corrections, retards, surcharge mentale, image dégradée auprès d’acquéreurs potentiels.

Question 4 : Existe-t-il un rôle réaliste dans lequel cette personne apporterait une valeur nette positive ?

Cette question aide à explorer les alternatives : repositionnement, périmètre réduit ou accompagnement à la sortie.

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François Joseph Viallon
François
Viallon
Partner Stratégie

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.

Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.

Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.

François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.

François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

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