
La valorisation d’une fonderie ne dépend plus seulement de ses actifs ou de son EBITDA. Depuis 2023, les négociations se jouent désormais sur quelques leviers critiques : énergie, conformité environnementale, intensité capitalistique, visibilité commerciale et capacité à fonctionner sans dépendance au dirigeant. Ces facteurs déterminent directement les multiples observés dans les transactions du secteur métallurgique.
Le coût de l’énergie reste aujourd’hui le principal frein à la valorisation. Les fonderies européennes font face à des prix d’électricité encore environ deux fois plus élevés qu’aux États‑Unis et nettement supérieurs à l’Asie. Résultat : les acquéreurs appliquent une décote quand les marges sont exposées.
Une fonderie ayant sécurisé ses coûts énergétiques obtient mécaniquement un multiple supérieur.
Depuis 2024, les nouvelles normes BAT et IED imposent des investissements lourds pour les fonderies : filtration, réduction des émissions, récupération énergétique. Les sites déjà conformes se négocient mieux, car ils réduisent le risque juridique et les CAPEX différés.
Un site non conforme peut subir une décote importante, souvent plusieurs millions d’euros selon la taille et l’état des installations.
Les fonderies sont des actifs industriels à CAPEX structurellement élevés. Les acheteurs évaluent la capacité du site à opérer sans remise à niveau immédiate.
Ces éléments réduisent la dépendance à une main‑d’œuvre rare et améliorent la transmissibilité.
Dans un contexte de demande hésitante, la visibilité commerciale est un facteur clé. Les acquéreurs privilégient les fonderies avec un portefeuille diversifié et des contrats récurrents, notamment dans l’énergie, la mobilité électrique et les infrastructures.
Une fonderie trop dépendante d’un secteur en recul (automobile thermique par exemple) se valorise moins.
La question de la continuité opérationnelle devient centrale. Les acquéreurs recherchent un site autonome, avec un encadrement intermédiaire solide.
Ce facteur peut modifier le multiple, car il réduit la période d’intégration et le risque post‑acquisition.
Les multiples propres aux fonderies sont peu publiés, mais les tendances récentes de la métallurgie permettent d’observer des fourchettes indicatives :
Ces niveaux varient selon la localisation, l’état des actifs et la visibilité commerciale.
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La valorisation d’une fonderie ne se joue plus seulement sur les actifs ou l’EBITDA : elle dépend de la capacité du site à absorber les contraintes énergétiques, à se conformer aux nouvelles normes, à sécuriser ses marges et à fonctionner sans dépendance au dirigeant. Les fonderies qui anticipent ces enjeux obtiennent de meilleurs multiples et deviennent attractives pour les consolidateurs industriels. Les autres subissent des décotes. La préparation en amont fait aujourd’hui toute la différence.
Depuis 2023‑2025, la valorisation des fonderies est affectée par trois évolutions majeures : la persistance de prix de l’énergie nettement supérieurs aux autres zones industrielles, le durcissement réglementaire via les normes BAT et la directive IED révisée, et la faiblesse structurelle de la demande industrielle européenne. Ces éléments modifient les critères de valorisation : la conformité environnementale, les contrats d’énergie, l’automatisation et la diversification clients deviennent essentiels dans les négociations.
Cette question révèle votre niveau de dépendance organisationnelle : si toutes les décisions passent par le dirigeant, la valeur baisse.
Elle éclaire le niveau de CAPEX différés, souvent intégrés par les acquéreurs pour ajuster le prix.
Elle mesure votre exposition au principal risque sectoriel et votre capacité à sécuriser vos marges.
Elle détermine la visibilité future et la stabilité des flux, deux éléments qui influencent directement le multiple.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
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